Des autobus de "...pèlerins

Étape 61: Sarria à Portomarin
Dimanche 5 octobre. 23.5km
Soleil. 20 degrés


Nuageux ce matin mais le soleil prend rapidement sa place. Nous débutons vers 7h30. Il fait encore noir. Nous devons utiliser nos lampes frontales. Le soleil se lève vers 8h10hrs! Il y a beaucoup de marcheurs. Nous ressemblons à un convoi de lucioles. Dès que le soleil se lève nous avons droit à un paysage de toute beauté. Les pâturages environnants sont superbes. Il y a des petites villages dans les montagnes. Le sentier est très bien aménagé. À 10h20, petit moment d'émotion ,nous arrivons à la borne de 100 km avant Santiago. Cette borne doit être la plus photographié du parcours. En tout cas elle est pleine de graffitis. Nous faisons ce chemin pour le plaisir mais tous les kilomètres parcourus resteront gravés dans nos mémoires à jamais. Chaque journée est différente, chaque pas est particulier. Nous avons fait tous ces kilomètres un pas à la fois. Par contre le plus important pour l'instant est de faire les 100 derniers km.
Nous croisons beaucoup de petits hameaux. Tout comme hier les senteurs du fumier et de fermentation du foin sont insupportables. Je me couvre mon nez avec mon foulard. Comment font les habitants du coin? Il y a de plus en plus de gens sur la route. Nous voyons des autobus stationnés à l'entrée des villages. Pour avoir la compostella, le marcheur doit avoir parcouru au moins les 100 derniers km et faire tamponner sa Credential 2x par jour. Je trouve enfantin et surtout amusant le fait de suivre un parcours et d'accumuler des étampes dans un petit livre pour finalement recevoir un certificat, qui au bout du compte ne vaut rien. C'est plutôt tous les gens rencontrés en chemin, les échanges, les paysages, la persévérance, les doutes que nous avons en chemin suite à nos petits bobos, à tous les moments passés à ne penser qu'à soi-même, à parler avec Janie de ce que nous avons réalisé ensemble, que le chemin prend tout son sens. Prendre un moment pour soi. Si pour pouvoir faire tout cela nous devons suivre des flèches et accumuler des étampes et bien pourquoi pas.
Pendant la matinée, nous étions tout bonnement à l'entrée d'un village, lorsqu'un fermier à amené son troupeau de vache dans un champ. Pour ce faire les vaches empruntent le même sentiers que nous mais en sens inverse. Je suis entouré par le petit troupeau. À ce moment un vache décidé de faire son petit caca. Résultat lorsque le petit caca touche le sol, il éclabousse sur mon pantalon!!!! Maaaarci beaucoup. Comme la vache faisait 8 fois mon poids je n'ai rien dis.
Plus tard dans la journée c'est au tour de Janie de se retrouver au milieu d'un troupeau de brebis. Mais pas de caca de brebis. Assez chanceuse la fille.
Nous voyons le village de Portomarin longtemps avant d'y arriver. Nous devons traverser un long pont avant d'accéder à la ville. Le pont est haut en TA. Pourtant il n'y a qu'un petit filet d'eau. Si jamais l'eau touche à ce pont il n'y a plu de ville!!! Nous prenons une sangria sur une des terrasses dans le centre du village. C'est plein de marcheurs sur la grand place. Il y a beaucoup d'atmosphère. Nous jasons avec un marcheur rencontré lors des derniers jours. Il a eu 78 ans hier. Il est en forme ce petit monsieur. Il habite Grenoble. Il est membre du club alpin de la place. Il a débuté le chemin voilà 5 ans. Cette année il est parti de Leòn pour terminer le chemin à Santiago. Il était ingénieur. Il est drôle. Il parle à tout le monde. Il est évident que pour lui faire le chemin est de rencontrer des gens. Son prochain projet est une marche de 250 km sur une thématique en France.
Nous prenons une Paella au souper. J'ai un petit mal de tête. Je me sens enrhumé. Dodo tôt. Pas question d'avoir la grippe. Ce n'est pas dans mes projets.
Janie réussi à contacter sa mère. Tout va bien.