Un col dans le brouillard

Mardi 27 septembre

Température : 15 degrés. Brumeux en Am. Éclaircies en PM

Trajet : Pola de Allande - La Mésa

Km : 22

Nuit agitée ! Probablement trop fatigué de notre long parcours d’hier. Il a plu cette nuit. C’est très nuageux ce matin. Il a beaucoup de brouillard. Un peu normal lorsque nous sommes dans une vallée à 600 mètres d'altitude.

Il y a plusieurs pèlerins à l’hôtel. Tous arrivent quasiment au même moment pour déjeuner. Il y a un groupe de 10 français qui réquisitionne plusieurs tables. Excusez-nous d’être dans votre chemin !

Nous partons vers 8 h 10. Petit arrêt à la station service pour vérifier si j’ai bien rechargé mon cellulaire. Bizarre d’offrir ce service dans une station service.

Voilà que commence notre ascension du col. Trois longues heures de montées. La pente est parfois légère, mais plus souvent abruptes. Plusieurs gros cailloux garnissent le sentier et nous sommes enveloppés de brouillard. Il vaut mieux regarder devant soi. Le peu de paysage que nous voyons est très beau. Un ruisseau joue à cache-cache entre les arbres et la brume. Pour atteindre le sommet (1140 mètres), un mur nous attend.

Ce sentier n'est pas fait pour des pèlerins. C’est beaucoup trop abrupt et trop accidenté. Nous avons déjà monté de grosses montagnes (Ex: Mont Washington et Mansfield aux USA) et même une bonne partie du Kilimandjaro en Tanzanie et jamais les sentiers étaient difficiles à ce point.

Arrivé au sommet du col, nous ne voyons absolument RIEN. Nous sommes dans le brouillard total. On gèle, nous sommes tout trempés de sueur. QUEL BEAU MOMENT ! Néanmoins, nous sommes fiers de cette réalisation. C’est le plus haut col de tout le chemin.

Petit miracle à la descente, nous avons droit à des percées de soleil. Nous sommes encore très haut. Les vallées, les routes sinueuses, les champs apparaissent à mesure que le soleil perce le brouillard. Une belle récompense pour nos efforts. La descente est aussi sinon plus abrupte et accidentée que la montée. Nous n’avons plus le loisir d’admirer les vues, sinon nous ferons partie du décor.

Après une bonne heure de descente, nous apercevons 4 maisons en quasi-ruines, nous arrêtons pour notre pause Nutella. Un gros chien, sorti de nulle part, vient nous voir. Bien entendu, il veut un morceau de notre baguette. Il semble gentil, mais pas question de lui donner quoi que ce soit. Nous apercevons un monsieur près d’une des maisons. Probablement son maître.

 

Nous reprenons notre descente. Maintenant, c'est vallonné. Pour chaque cent mètres de descente, nous devons en remonter cinquante. À ce rythme-là, la descente sera longue.

Nous croisons notre premier village (Berducedo) à 5 km de l’arrivée. Nous marchons depuis plus de 18 km. Janie veut une bière et un chip pour reprendre des forces et fêter la traversée du col.

Un dernier effort pour arrivée à notre auberge, vers 15 h 30. Les MACHINES, comme disent nos enfants, sont un peu fatigués. Ce chemin ne donne pas de répit.

L’auberge à La Mésa est superbe. Nous arrivons dans les premiers. Pas de chambres disponibles, mais un superbe dortoir. Après cette autre grosse journée, j’ai bien l’impression que les personnes vont dormir ce soir, du moins j'espère.